L'interdiction est censée intervenir au nom de la prévention du crime, mais les critiques affirment qu'elle portera préjudice aux citoyens ordinaires, en particulier aux plus vulnérables.
En vertu de cette directive, censée lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, les paiements en espèces anonymes de plus de 3 000 euros dans les transactions commerciales seront interdits. Dans les transactions commerciales, les paiements en espèces supérieurs à 10 000 euros seront totalement interdits. Les paiements anonymes en cryptomonnaies seront également totalement interdits.
"Sous prétexte de lutter contre le blanchiment d'argent, on mène en réalité une guerre contre l'argent liquide, qui protège notre vie privée financière depuis des temps immémoriaux", a déclaré lors de la séance plénière l'eurodéputé allemand Partick Breyer, l'un des rares opposants.
"Ils veulent imposer nos finances dans des systèmes bancaires traçables et de plus en plus instables, capables de bloquer nos cartes et nos comptes à tout moment et d’introduire des taux d’intérêt négatifs. Je vous le dis : quiconque manipule de l’argent liquide manipule notre liberté financière. Et pour nous, il ne fait aucun doute que les finances des honnêtes citoyens ne nous regardent pas ! Ne touchez pas à notre cash, à nos monnaies numériques ! Nous disons non à cette privation progressive des droits financiers."
Le règlement est débattu depuis 2016, passant par le long processus législatif européen habituel. Le Parlement a donné son approbation définitive le 25 avril. Il doit encore être approuvé par le Conseil européen avant de devenir une loi.
Selon ses opposants, la loi est très impopulaire et sera inefficace pour atteindre son objectif de prévention de la criminalité.
La crypto-monnaie est déjà traçable si nécessaire, car elle fonctionne via un réseau informatique blockchain peer-to-peer. Il ajoute que les forces de l’ordre ont déjà traqué et capturé efficacement les criminels qui commettent des crimes financiers ou blanchissent de l’argent provenant d’activités illégales via les crypto-monnaies.
Il note également que lors de la période de consultation publique sur la directive, celle-ci s'est révélée très impopulaire parmi les citoyens des États membres de l'UE : 90 % des personnes interrogées se sont opposées à la mesure, citant l'utilisation de l'argent liquide comme une liberté personnelle essentielle.
Les experts ont également averti que cela ne contribuerait pas à prévenir la criminalité et qu’il nuirait aux citoyens ordinaires, en particulier aux plus vulnérables.