Les Philippines ont déclaré qu’elles continueraient à entretenir et à approvisionner leurs avant-postes en mer de Chine méridionale sans demander la permission à aucun autre pays, rejetant la demande de Pékin de le faire comme étant « absurde et inacceptable ».
"Nos opérations sont menées dans nos propres eaux territoriales et dans notre ZEE", a déclaré samedi soir le conseiller à la sécurité nationale, Eduardo Ano, en faisant référence à la zone économique exclusive du pays. "Nous ne nous laisserons pas dissuader par l’ingérence ou l’intimidation étrangère."
Ano répondait vendredi au commentaire du porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, selon lequel les Philippines devraient informer Pékin à l'avance si elles souhaitent livrer des provisions ou évacuer le personnel de leur navire de guerre échoué.
La Chine revendique des pans entiers de la mer de Chine méridionale, y compris des zones que les Philippines considèrent comme faisant partie de leur zone économique exclusive. Pékin a interdit la livraison de matériaux de construction au navire rouillé de la Seconde Guerre mondiale, le BRP Sierra Madre, que Manille conserve comme avant-poste militaire dans le haut-fond contesté depuis 1999.
Ano a cité les « actions agressives » des garde-côtes chinois contre un navire philippin évacuant un soldat malade le 19 mai du navire, qu’il a qualifiées de « barbares et inhumaines ».
"De telles actions constituent non seulement des violations du droit maritime international, mais aussi des droits humains fondamentaux", a-t-il déclaré. Des informations récentes selon lesquelles les forces chinoises auraient saisi de la nourriture et des fournitures médicales destinées aux troupes philippines au BRP Sierra Madre "sont tout aussi répréhensibles et justifient une enquête approfondie et la responsabilisation", a déclaré le chef de la sécurité nationale.
Le dernier échange de piques entre Manille et Pékin survient peu de temps après que le président philippin Ferdinand Marcos Jr. a affirmé les revendications de son pays sur la mer de Chine méridionale lors d’un forum de défense régional de haut niveau au cours duquel il s’est engagé à ne pas céder dans cette mer contestée.
Ano a déclaré que les Philippines restaient ouvertes au dialogue et aux négociations pacifiques pour résoudre les différends sur la voie navigable, mais a ajouté que cela « doit être basé sur le respect mutuel et l'adhésion au droit international ».
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