Canada signe un partenariat stratégique de défense avec l’Union européenne pour réduire sa dépendance aux États-Unis


Le Canada a officialisé un partenariat de sécurité et de défense avec l’Union européenne, dans un contexte de tensions croissantes avec les États-Unis dirigés par Donald Trump. Le Premier ministre canadien Mark Carney a signé cet accord historique lundi, lors d’une visite à Bruxelles, affirmant la volonté de son pays de diversifier ses alliances stratégiques.

Cette décision intervient alors que Donald Trump a récemment proféré des menaces inquiétantes, évoquant publiquement l’idée d’une annexion du Canada, provoquant une onde de choc dans les milieux diplomatiques.

Le partenariat vise à renforcer les liens entre Ottawa et Bruxelles en matière de coopération militaire, d’industrie de défense et de mobilité des forces. Il marque également une étape importante vers une intégration du Canada dans les initiatives européennes de défense, notamment le programme ReArm Europe, une enveloppe de plusieurs milliards d’euros destinée à stimuler les capacités militaires du continent.

« Même si l’OTAN reste la pierre angulaire de notre défense collective, ce partenariat va nous permettre de renforcer plus rapidement notre préparation et de mieux investir dans notre sécurité », a déclaré le président du Conseil européen, António Costa.

De son côté, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a salué l’accord comme un renforcement majeur du rôle du Canada dans l’architecture sécuritaire européenne. Elle a ajouté : « C’est un début. Ce partenariat bénéficiera à nos industries, à nos citoyens, et à la sécurité transatlantique. »

Une déclaration conjointe publiée dans la soirée précise que le Canada travaillera avec l’Union européenne à un accord bilatéral lié au programme SAFE (Security Action for Europe), doté de 150 milliards d’euros. Ce programme, réservé aux pays membres de l’UE et à leurs alliés stratégiques, permet notamment le financement de commandes conjointes d’armements.

Mark Carney a affirmé que cet accord renforcerait les capacités industrielles canadiennes et accélérerait les livraisons de matériel de défense, tout en permettant une meilleure coordination transatlantique. Il a aussi souligné l’importance de la coopération dans les domaines de l’aérospatiale et des technologies à double usage.

Parmi les volets concrets de la coopération figurent :

  • La participation du Canada aux projets PESCO (coopération structurée permanente), notamment sur la mobilité militaire à travers le territoire de l’Union.

  • Un travail commun sur l’assistance militaire à l’Ukraine.

  • La création d’un dialogue annuel sur la sécurité et la défense.

  • L’exploration d’un arrangement administratif avec l’Agence européenne de défense.

Ce rapprochement stratégique montre clairement la volonté d’Ottawa de s’éloigner de l’influence américaine et de s’intégrer davantage dans le système de sécurité européen. Pour Bruxelles, il s’agit d’un signal fort en faveur d’un élargissement du socle transatlantique au-delà du cadre traditionnel de l’OTAN.

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