De temps à autre, l’Histoire nous oblige à prendre des décisions que l’on préférerait éviter. Nous venons d’atteindre un de ces tournants, cette fois à cause de l’Iran.
Que cela lui plaise ou non, l’Europe ne peut rester spectatrice dans le conflit entre Israël et l’Iran. Elle doit choisir son camp : celui d’Israël.
L’attaque menée par Israël contre les infrastructures nucléaires iraniennes, qualifiée de « préventive », était en réalité une réponse inévitable à des années d’escalade de la part de Téhéran, qui a multiplié les actes de terrorisme à l’étranger via ses milices et agents, du Liban aux kibbutzim, en passant par la Colombie.
Si Israël a été la principale cible de cette campagne, l’Europe n’a pas été épargnée. Les mollahs ont régulièrement envoyé leurs émissaires semer la peur sur le sol européen à travers des attentats déjoués, des enlèvements et la menace implicite d’un anéantissement nucléaire.
Pendant des années, les dirigeants européens ont tenté de gérer cette menace par la négociation et l’apaisement, notamment à travers l’accord nucléaire iranien aujourd’hui caduc. Officiellement, ils condamnaient les exactions iraniennes et imposaient des sanctions. Officieusement, c’est la peur qui dictait leur politique.
Chaque fois qu’un Européen était pris en otage ces dernières années, son pays finissait tôt ou tard par céder et négocier sa libération. En 2023, la Belgique est même allée jusqu’à solliciter son roi pour échanger un terroriste iranien condamné contre un humanitaire belge détenu à la prison d’Evin, sur la base d’accusations montées de toutes pièces.
Tous n’ont pas eu cette chance. En octobre dernier, le régime iranien a exécuté Jamshid Sharmahd, citoyen allemand enlevé par des agents iraniens lors d’une escale à Dubaï. Son crime : avoir été un opposant au régime depuis l’étranger. L’Allemagne s’est contentée de rappeler son ambassadeur et de fermer trois consulats.
L’opération d’Israël contre l’Iran — quelques jours seulement après une condamnation de Téhéran par l’ONU sur son programme nucléaire — offre à l’Europe une chance de se racheter. Plutôt que de ressasser les sempiternelles déclarations appelant à la « désescalade », comme l’a fait Berlin, elle devrait soutenir Israël.
C’est une opportunité historique d’affaiblir un régime qui constitue l’une des plus grandes menaces pour la sécurité européenne et la stabilité du Moyen-Orient. Car si l’Iran se rapproche de l’arme nucléaire, ses récents progrès en matière de missiles balistiques pourraient à terme menacer le continent européen.
L’Iran a déjà montré son pouvoir de nuisance sur le continent, notamment par son soutien à la Russie en lui fournissant drones et munitions, et en perturbant des routes commerciales vitales via les Houthis au Yémen.
Soutenir Israël serait aussi envoyer un signal aux millions d’Iraniens eux-mêmes, premières victimes de ce régime théocratique corrompu et brutal, qui aspirent à se libérer de cette idéologie rétrograde.
Pas besoin pour l’Europe d’envoyer des bombardiers sur Téhéran, mais il est temps qu’elle affiche clairement son soutien à Israël. Ce simple geste renforcerait l’opposition iranienne, soutiendrait l’effort israélien et placerait l’Europe, pour une fois, du bon côté de l’Histoire.
