Taïwan affirme sa souveraineté face aux pressions militaires et diplomatiques de Pékin


Le président taïwanais Lai Ching-te a déclaré dimanche que Taïwan est un pays, en lançant une tournée visant à « unir » l’île autogérée. La Chine, qui revendique Taïwan comme faisant partie de son territoire, menace de l’annexer par la force et a intensifié ses manœuvres militaires autour de l’île depuis l’entrée en fonction de Lai.

« Taïwan est clairement un pays », a affirmé Lai dans un discours ovationné au Rotary Club de New Taipei.
« Mener une diplomatie et disposer de capacités de défense nationale, c’est ça la souveraineté », a-t-il poursuivi, ajoutant que « sous n’importe quel angle… nous sommes un pays ».

Il a également dénoncé la manière dont Pékin détourne la résolution 2758 de l’Assemblée générale de l’ONU, qui avait accordé à la République populaire de Chine le siège de la Chine aux Nations Unies, pour prétendre que Taïwan n’est pas un État souverain.

Ce discours était le premier d’une série de dix, prononcés dans le cadre d’une tournée intérieure en vue d’un vote public en juillet sur la destitution de 24 parlementaires de l’opposition.

Pékin déteste Lai, défenseur farouche de la souveraineté taïwanaise, et qualifie sa position de « séparatiste vouée à l’échec », avertissant que « poursuivre l’indépendance de Taïwan » mènerait à la guerre.

Tensions navales dans le détroit de Taïwan

Le 20 juin, la Chine a condamné la traversée d’un navire britannique dans le détroit de Taïwan, affirmant que cela « portait atteinte à la paix et à la stabilité » de cette zone sensible. Le patrouilleur HMS Spey de la Royal Navy a navigué dans le détroit le 18 juin, dans le cadre d’un exercice de liberté de navigation.

L'Armée populaire de libération chinoise a déclaré avoir suivi et mis en garde le navire tout au long de son parcours, accusant Londres de « propagande publique » et de troubler la stabilité régionale.

La Chine a intensifié ces dernières années le déploiement de ses avions de chasse et de ses navires autour de Taïwan pour faire pression sur l’île.

Nouvelle incursion militaire chinoise

Le même jour, le ministère taïwanais de la Défense a annoncé avoir détecté 50 appareils militaires chinois autour de l’île en 24 heures, ainsi que six navires de guerre. Depuis 08h50 vendredi, 24 autres appareils dont des drones et des chasseurs ont été repérés, dont 15 ayant franchi la ligne médiane du détroit de Taïwan pour des exercices conjoints avec la marine chinoise.

Taïwan accuse Pékin de mener également des campagnes d’espionnage, de cyberattaques et de désinformation pour affaiblir ses défenses.

Contexte international

Les États-Unis et plusieurs autres pays considèrent que le détroit de Taïwan — large de 180 km — relève des eaux internationales et doit rester libre d’accès.

La dernière traversée d’un navire britannique dans le détroit remontait à 2021 avec la frégate HMS Richmond, qui avait suscité une vive réaction militaire chinoise.

En avril dernier, 76 appareils et 15 navires de guerre chinois avaient été détectés autour de Taïwan lors de manœuvres incluant des simulations de frappes sur les ports et infrastructures énergétiques de l’île. Le record avait été atteint le 15 octobre 2023, avec 153 appareils chinois détectés en une journée, après un discours de Lai pour la fête nationale.

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