Un ancien officier de l’armée américaine a été condamné à près de six ans de prison pour avoir partagé des informations classifiées sur un site de rencontres étranger, a rapporté l’Associated Press.
David Slater, ex-lieutenant-colonel de l’US Army devenu employé civil pour l’US Air Force, a été condamné mercredi par le tribunal fédéral de Lincoln (Nebraska). Arrêté en mars 2024 et ayant plaidé coupable en juillet, il devra également s’acquitter d’une amende de 25 000 dollars et sera soumis à un an de surveillance après sa libération.
D’après les documents judiciaires, Slater travaillait dans une zone classifiée du U.S. Strategic Command (STRATCOM) à la base aérienne d’Offutt, entre août 2021 et avril 2022, période durant laquelle il détenait une habilitation “top secret”. Il assistait notamment à des briefings confidentiels sur la guerre en Ukraine.
Les enquêteurs ont révélé que Slater avait conspiré pour transmettre des informations sensibles qu’il avait apprises lors de ces réunions via la messagerie d’un site de rencontres international. L’homme pensait correspondre avec une femme ukrainienne, son “amour secret”, selon les échanges publiés par la justice.
La femme, dont l’identité réelle reste inconnue, écrivait :
“Tu es mon agent secret, avec amour.”
Et dans un autre message :
“Dave, j’espère que demain, l’OTAN préparera une belle surprise pour Poutine ! Tu me diras ?”
Le contenu transmis concernait des objectifs militaires et les capacités des forces russes, classés au niveau “secret”. Deux autres chefs d’accusation ont été abandonnés en échange du plaidoyer de culpabilité.
“M. Slater a trahi le serment qu’il avait prêté pour protéger les renseignements de notre nation”, a déclaré l’agent spécial Eugene Kowel, du bureau du FBI d’Omaha. “En abusant de son accès à des informations sensibles, il a mis la sécurité nationale en péril.”
Le procureur fédéral Lesley A. Woods a ajouté que Slater, “investi d’une grande responsabilité, a échoué à son devoir en partageant des informations classifiées.”
À ce stade, l’identité et les véritables intentions de la correspondante en ligne demeurent inconnues — il n’a pas été établi si elle travaillait pour l’Ukraine, la Russie, ou un autre service étranger.
