Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a engagé dimanche une offensive diplomatique inhabituelle pour regagner les faveurs de Donald Trump. Le chef de la Maison-Blanche avait brutalement accusé Kyiv d’“ingratitude totale”, alors que des négociations cruciales se déroulent à Genève autour du plan américain visant à mettre fin à la guerre avec la Russie.
Dans un message publié sur Truth Social, Trump reprochait à l’Ukraine de ne pas saluer suffisamment les efforts américains. Quelques heures plus tard, Zelenskyy s’est empressé de rectifier le tir. Sur X, il a souligné la reconnaissance de son pays “à chaque cœur américain, et personnellement au président Trump”, rappelant que l’aide militaire, “à commencer par les Javelins”, avait permis de sauver des milliers de vies ukrainiennes.
À Genève, les délégations américaine et ukrainienne travaillaient simultanément sur la révision du projet d’accord, un texte de 28 points fortement critiqué dans sa version initiale. Le secrétaire du Conseil de sécurité ukrainien et négociateur, Rustem Umerov, a indiqué que le document “reflète déjà la majorité des priorités essentielles de l’Ukraine”, même s’il demeure en phase finale d’approbation.
Le premier projet, élaboré par Washington, intégrait plusieurs exigences jugées inacceptables à Kyiv : cession territoriale à la Russie, réduction massive de l’armée ukrainienne, engagement à ne jamais rejoindre l’OTAN. En échange, les États-Unis proposaient des garanties de sécurité décrites comme floues et l’utilisation d’avoirs russes gelés pour financer la reconstruction.
Trump a fixé au 27 novembre — date de Thanksgiving — la limite pour que l’Ukraine valide le plan, tout en laissant entendre que l’échéance pourrait être assouplie. Depuis le début de son second mandat, la position du président américain oscille fortement. Celui qui promettait de “mettre fin à la guerre en 24 heures” est passé de louanges envers Vladimir Poutine et attaques contre Zelenskyy, à l’imposition de sanctions lourdes contre Moscou et à des déclarations suggérant qu’un retour territorial ukrainien reste possible.
Cette instabilité stratégique de Washington crée un climat d’incertitude inédit pour Kyiv, qui tente de préserver son influence sur un processus de paix largement piloté par les États-Unis — et qui pourrait redessiner l’avenir du conflit sans son plein accord.