Le USCGC Polar Star, unique brise-glace lourd des États-Unis, a quitté Seattle pour sa 28ᵉ mission annuelle en Antarctique dans le cadre de l’Opération Deep Freeze (ODF). Cette mission cruciale consiste à dégager des voies dans la glace pour permettre aux navires de ravitaillement d’atteindre la station McMurdo, la plus grande base de recherche américaine en Antarctique.
Un défi logistique et stratégique
Avec ses 48 ans de service, le Polar Star reste un pilier des opérations polaires américaines malgré son âge avancé. « Je suis honoré de conduire le Polar Star en Antarctique pour l’ODF 25 », a déclaré le capitaine Jeff Rasnake, saluant la préparation exemplaire de son équipage malgré les défis techniques et logistiques.
Cette mission intervient alors que les États-Unis accélèrent les efforts de modernisation de leur flotte de brise-glaces. Le Polar Star vient de terminer la quatrième des cinq phases prévues pour prolonger sa durée de vie. En parallèle, l’acquisition du brise-glace commercial Aiviq, prévue d’ici la fin de l’année, devrait temporairement renforcer les capacités opérationnelles de la flotte.
Un programme de modernisation ambitieux mais tardif
Le programme Polar Security Cutter, clé de la stratégie américaine dans les régions polaires, a atteint 80 % de maturité en conception. Cependant, la livraison du premier navire n’est attendue qu’en 2030, avec des ajouts éventuels s’étendant jusqu’en 2040. Pour réduire ces délais, les États-Unis ont lancé le partenariat ICE Pact avec le Canada et la Finlande, visant à mutualiser l’expertise et accélérer le développement.
Une nécessité face à la concurrence internationale
La course à la modernisation est d’autant plus urgente que la Russie et la Chine renforcent activement leur présence dans l’Arctique, accentuant l’importance stratégique des capacités polaires américaines.
L’Opération Deep Freeze reste un symbole de collaboration interarmées, impliquant des membres actifs, réservistes et gardes nationaux des différentes branches militaires pour soutenir les opérations scientifiques de la National Science Foundation en Antarctique.
Ce déploiement illustre les efforts constants des États-Unis pour maintenir leur influence dans les régions polaires malgré les défis techniques et géopolitiques.