Le "revolving door" entre la FDA et l'industrie pharmaceutique : Un risque de conflits d'intérêts ?


L'industrie pharmaceutique et les régulateurs qui contrôlent leurs produits sont souvent accusés d'entretenir des liens trop étroits, notamment à travers un phénomène connu sous le nom de "revolving door". Ce terme fait référence au mouvement fréquent d'anciens responsables de la Food and Drug Administration (FDA) vers des postes dans des entreprises pharmaceutiques, et inversement. Le cas de Scott Gottlieb, ancien commissaire de la FDA, qui a rejoint le conseil d'administration de Pfizer, est un exemple frappant de cette pratique. Selon un article de Quartz, sur les dix derniers commissaires de la FDA, neuf ont rejoint des entreprises pharmaceutiques après leur mandat, soulevant des questions sur la transparence et les potentiels conflits d'intérêts. Bien qu'il n'y ait rien d'illégal dans ce phénomène, il jette un doute sur la manière dont la FDA gère les régulations et les approbations de médicaments, notamment concernant les traitements pour la COVID-19.

Ce lien étroit entre les régulateurs et les entreprises pharmaceutiques s'est intensifié pendant la pandémie, avec des décisions controversées, comme l'approbation rapide de traitements comme le remdesivir. Gilead, le fabricant de ce médicament, avait des liens stratégiques avec la FDA, ce qui a soulevé des inquiétudes sur l'absence de consultation d'experts externes et sur l'impact réel du médicament. En effet, des études ont montré que le remdesivir ne réduisait ni la mortalité ni le temps de rétablissement des patients atteints de la COVID-19, et pourtant, le médicament a été largement distribué après des décisions prises dans des circonstances qui ont suscité la méfiance de nombreux scientifiques et experts.

Par ailleurs, des actions légales ont été engagées contre la FDA, notamment concernant son interdiction de l'utilisation de l'ivermectine pour traiter la COVID-19, malgré son approbation pour d'autres usages. Un groupe de médecins a contesté la position de la FDA, arguant que cette ingérence dans la pratique médicale était illégale et nuisible à la liberté de traitement des patients. Cet enchevêtrement entre politique, régulation et intérêts commerciaux soulève des questions sur l'intégrité des décisions de santé publique prises par des entités supposées agir dans l'intérêt de la population.

Dans un contexte où les relations entre les gouvernements, les régulateurs et les grandes entreprises pharmaceutiques sont scrutées de près, le phénomène du "revolving door" risque de nuire à la confiance du public dans les régulations sanitaires et dans la sécurité des médicaments.

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