Guerre en Ukraine : l’OTAN prévoit un été difficile face aux avancées lentes mais constantes de la Russie


Alors que l’attention médiatique mondiale s’est récemment déplacée vers le conflit Iran-Israël, les combats en Ukraine se poursuivent sans relâche. Lors du sommet de l’OTAN, un haut responsable de l’Alliance a livré une évaluation préoccupante de la situation sur le terrain : la Russie continue de progresser lentement dans certaines régions ukrainiennes, malgré des pertes humaines extrêmement élevées.

Selon ce responsable, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat, les troupes russes réalisent des avancées constantes dans la région de Sumy, au nord-est de l’Ukraine, tout en consolidant une zone tampon autour de l’incursion dans l’oblast de Koursk. En parallèle, les opérations se sont intensifiées dans la région de Zaporijia, au sud-est du pays.

Un coût humain et économique gigantesque

La Russie subirait actuellement environ 1 300 pertes par jour, selon les estimations de l’OTAN. Cela porterait à plus d’un million le nombre de soldats russes tués ou blessés depuis le début du conflit en 2022. Malgré cette hémorragie humaine, les capacités industrielles de Moscou restent soutenues : 130 chars d’assaut neufs ou remis en état sortent chaque mois des chaînes, tandis que la production annuelle d’obus dépasse les 3 millions d’unités.

Toutefois, cette mobilisation industrielle a un prix. L’économie russe est désormais sous tension maximale. Le fonds souverain de la Russie est passé de 150 à 37 milliards de dollars, et les déficits budgétaires sont désormais financés en grande partie par cette réserve stratégique. La population civile subit également les conséquences : pénurie de main-d’œuvre, inflation, baisse du pouvoir d’achat.

Selon le même responsable, la Russie serait néanmoins capable de financer l’effort de guerre au moins jusqu’en 2027, en sacrifiant délibérément sa santé économique à long terme.

Statu quo stratégique sur le terrain

Malgré les efforts russes, l’OTAN ne prévoit pas de changement stratégique majeur sur le front dans les mois à venir. Les forces russes manquent de réserves suffisantes pour exploiter une percée. De son côté, l’Ukraine continue de faire preuve d’une “grande inventivité tactique”, mais souffre d’un manque de moyens.

Lors du sommet, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a plaidé pour davantage de soutien, évoquant le risque d’une guerre étendue à d’autres pays européens. Il n’a cependant pas occupé le devant de la scène comme lors du sommet précédent. L’OTAN a refusé de confirmer les assertions de Zelensky sur une éventuelle nouvelle invasion russe en Europe de l’Est, estimant que Poutine reste dissuadé par l’article 5 du traité de l’Alliance.

L’incertitude américaine

La question de l’avenir du soutien occidental — notamment américain — reste posée. Alors que Donald Trump a récemment exprimé peu d’intérêt pour l’armement de l’Ukraine, l’aide militaire actuelle, votée sous l’administration Biden, reste en vigueur, mais son renouvellement n’est pas garanti.

Par ailleurs, les tensions entre Israël et l’Iran pourraient indirectement limiter l’approvisionnement de la Russie en munitions et missiles iraniens. “Téhéran va probablement devoir réorienter sa production pour ses propres besoins”, a affirmé un autre officiel de l’OTAN. Cela pourrait impacter, à la marge, la capacité de la Russie à maintenir son effort militaire.

Malgré les pertes humaines colossales, la Russie maintient son effort militaire en Ukraine. L’OTAN constate une lente progression de Moscou, sans gain stratégique majeur, mais avec une capacité de nuisance intacte. L’été 2025 s’annonce long et incertain, tant pour les soldats que pour les décideurs occidentaux.

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne

Formulaire de contact