Selon un récent sondage réalisé par UCE Research pour Onet, moins d’un tiers des Polonais (32,6 %) pensent que le président élu Karol Nawrocki sera capable d’assurer de bonnes relations avec l’Ukraine. Ce résultat reflète les inquiétudes et divisions dans l’opinion publique polonaise quant à l’avenir des liens bilatéraux.
Le conservateur Nawrocki, soutenu par le parti d’opposition Droit et Justice (PiS, membre du groupe ECR au Parlement européen), est perçu avec scepticisme. En effet, 40,3 % des personnes interrogées estiment que sa présidence n’aura pas d’impact positif sur les relations avec Kiev, tandis que 27 % ne se prononcent pas sur cette question.
PiS, qui a dirigé la Pologne jusqu’en 2023, est historiquement connu pour avoir maintenu une coopération étroite avec l’Ukraine, notamment en raison des enjeux géopolitiques communs et du contexte de conflit dans la région. Cependant, pendant la campagne présidentielle, Nawrocki s’est fermement opposé à l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne et à l’OTAN, conditionnant ce soutien à la résolution préalable de différends bilatéraux sensibles. Parmi ces sujets délicats figurent notamment les exhumations de Polonais tués par des nationalistes ukrainiens pendant la Seconde Guerre mondiale, qui restent un point de tension historique.
D’un point de vue économique, l’Ukraine représente un partenaire stratégique important pour la Pologne. Un rapport récent de l’Institut économique polonais (PIE) indique qu’une adhésion ukrainienne à l’UE pourrait accroître le PIB polonais de 0,17 %. De plus, la Pologne est le plus grand importateur des produits ukrainiens au monde : en 2024, près de 18 % des exportations ukrainiennes vers l’ensemble de l’Union européenne étaient destinées au marché polonais.
Ce sondage souligne donc le défi politique auquel Nawrocki devra faire face pour concilier les attentes nationales, la gestion des différends historiques et la nécessité de préserver des relations stables avec un voisin clé.