L’Ayatollah Ali Khamenei ne laisse plus rien au hasard. Alors que les frappes israéliennes pilonnent les positions iraniennes et qu’une partie de ses commandants les plus influents ont déjà trouvé la mort, le guide suprême de l’Iran fonctionne désormais selon un plan de survie en cas d’assassinat. Il s’est reclus dans un bunker souterrain ultra-fortifié et a coupé toute communication électronique. Seul un aide personnel de confiance sert désormais d’intermédiaire avec l’état-major militaire, laissant ainsi pratiquement aucune trace numérique.
Conscient de la vulnérabilité actuelle du commandement iranien, Khamenei a pris une décision rare : nommer des commandants de réserve à tous les postes stratégiques. Si d’autres hauts responsables venaient à être éliminés, leurs remplaçants sont déjà désignés. Mais le mouvement le plus significatif concerne sa succession. Rompant avec la tradition, Khamenei a désigné trois hauts dignitaires religieux comme successeurs potentiels et ordonné à l’Assemblée des Experts de choisir parmi eux s’il devait être tué. Un changement majeur destiné à éviter les luttes internes au sommet en pleine crise. Fait notable : son fils Mojtaba, souvent pressenti pour lui succéder, n’est pas sur la liste.
L’objectif de cette stratégie est simple : assurer la survie du régime. Khamenei craint qu’Israël — voire les États-Unis — tentent de l’éliminer, et vu l’intensité des frappes israéliennes, ce n’est plus une théorie complotiste. Des analystes affirment que l’Iran a subi plus de dégâts en quelques jours qu’au cours de toute la guerre Iran-Irak des années 1980. La priorité de Khamenei est de garantir que la République islamique ne sombre pas dans le chaos si jamais il disparaît brutalement. Reste à savoir si ce plan résistera à l’épreuve du feu, mais la froideur et la précision de cette manœuvre n’ont rien à envier aux épisodes les plus tendus de l’histoire contemporaine de Téhéran.