Coopération sécuritaire : l’angle mort des coupes budgétaires de Pete Hegseth au Pentagone


Depuis son entrée en fonction, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth mène une campagne très médiatisée contre les dépenses "inutiles" du Pentagone. Contrats annulés, coupes dans les programmes de l’Armée, réduction du nombre de généraux : Hegseth affiche une volonté claire de "nettoyer la maison".

Si la discipline budgétaire est essentielle pour garantir l’efficacité des forces armées, une zone reste pourtant largement intouchée : la coopération sécuritaire internationale, financée par le département de la Défense (DoD) sous l’autorité du Title 10 du Code des États-Unis.

Des milliards dépensés à l’aveugle

Chaque année, les États-Unis allouent des milliards de dollars à des programmes de coopération avec des partenaires tels que la Jordanie, l’Ukraine, Oman ou encore le Liban, souvent sans réelle stratégie d’ensemble ni évaluation concrète des résultats. Rien que pour l’exercice 2025, le budget annoncé pour ces programmes atteint 4,6 milliards de dollars — sans compter les fonds cachés dans des dispositifs spécifiques comme l’Ukraine Security Assistance Initiative ou les programmes classifiés de lutte contre le terrorisme.

Un système obsolète et inefficace

Le système actuel souffre d’un manque total de coordination entre les commandements géographiques, les acteurs civils et les militaires. Il n’existe aucune structure centrale capable de piloter, d’évaluer et d’optimiser ces programmes. Résultat : une montagne de dépenses peu productives, voire contre-productives.

Une solution radicale : créer un commandement global dédié

L’auteur de l’analyse, ancien responsable de la coopération sécuritaire pour la zone CENTCOM sous Trump, propose une réforme ambitieuse : la création d’un Global Security Cooperation Command, équivalent du SOCOM (commandement des opérations spéciales) créé en 1987.

Ce commandement disposerait de son propre budget et de l’autorité nécessaire pour organiser, former, équiper et coordonner l’ensemble des efforts américains en matière de coopération militaire. Dans l’idéal, il serait dirigé par un général quatre étoiles, ou du moins, dans un premier temps, par un haut responsable civil doté d’un poids politique suffisant pour influencer l’appareil militaire.

Une réforme qui s’inscrit dans la doctrine Trump

Alors que les Républicains contrôlent la Chambre et disposent d’un avantage stratégique au Sénat, une telle réforme entrerait pleinement dans la logique de réduction de l’État, de recentrage stratégique, et de lutte contre les gaspillages bureaucratiques portée par l’administration Trump.

Si Pete Hegseth veut vraiment aller au bout de sa logique de rigueur, c’est dans ce champ peu exploré de la coopération sécuritaire qu’il doit frapper.

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