Un rapport parlementaire explosif publié ce mercredi met directement en cause le Premier ministre français François Bayrou, accusé d’avoir « failli à son devoir d’agir » face aux violences physiques et sexuelles subies par des élèves dans les années 1990 au sein de l’école privée Notre-Dame de Bétharram, près de Pau.
L’enquête, qui portait de manière générale sur les violences scolaires en France, s’est particulièrement concentrée sur cette école, rendue tristement célèbre par les témoignages d’anciens élèves et un livre-choc publié récemment. Plusieurs accusations inédites ont ainsi refait surface, poussant la justice à rouvrir le dossier.
Bayrou, alors ministre de l’Éducation à l’époque des faits, a dans un premier temps affirmé ne rien avoir su. Il a ensuite admis avoir été informé via la presse, tout en niant avoir eu connaissance de l’ampleur du scandale. Mais des témoignages d’un juge et d’un enquêteur contredisent cette version : selon eux, Bayrou aurait bel et bien été mis au courant de la gravité des faits.
Lors de son audition en mai, il a dénoncé des motivations politiques derrière cette commission, tout en répétant qu’il n’avait « rien caché ». L’affaire est d’autant plus sensible que l’une de ses propres filles a reconnu avoir été victime d’abus dans un établissement affilié, sans jamais en avoir parlé à son père.
Le rapport, fruit de l’audition de 135 témoins, dresse un constat accablant : pendant des décennies, l’établissement a été le théâtre de violences répétées, loin d’être des incidents isolés. Il critique également le fonctionnement des établissements scolaires français, jugé obsolète, et pointe un risque accru dans les écoles catholiques, où les affaires seraient trop souvent traitées « en interne ».
Ce scandale, qui entache François Bayrou depuis le début de son mandat, a sérieusement affecté sa popularité. Un sondage IFOP récent indique que 80 % des Français sont insatisfaits de son action, un record historique.