Le Pentagone tire les leçons de la guerre en Ukraine. Face à un conflit marqué par la vitesse, la guerre électronique, les essaims de drones et l’obsolescence des doctrines classiques, les États-Unis ont lancé l’Army Transformation Initiative : un plan visant à bâtir une armée plus agile, technologique et multidomaine, capable d’affronter des puissances équivalentes comme la Russie ou la Chine.
Cette initiative part d’un constat : l’Ukraine a résisté avec courage, mais depuis une position de faiblesse structurelle — sans supériorité aérienne, sans frappes de précision à longue portée, avec des systèmes de défense vieillissants et une logistique dégradée. La Russie, elle, a engagé plus de 190 000 soldats, soutenus par la suprématie de l’artillerie, du brouillage GPS et des cyberattaques.
“Le conflit a révélé les limites des doctrines figées et la nécessité de comprendre l’environnement de guerre avant d’innover”, rappelle un rapport stratégique américain.
Les livraisons d’armes occidentales – Javelin, HIMARS, Patriots, Abrams, Leopards – ont transformé la résistance ukrainienne, mais trop tard pour inverser les premières pertes territoriales. Le Pentagone estime qu’avec les capacités de l’OTAN dès le premier jour, Kyiv aurait pu disputer le ciel, neutraliser les colonnes russes avant contact, et éviter l’encerclement de plusieurs villes.
Le message est clair : les États-Unis ne doivent jamais entrer en guerre dans une position de désavantage technologique.
La doctrine américaine se concentre désormais sur les “72 premières heures” d’un futur conflit, où se joueront les batailles décisives.
“Nous devons être prêts dès la première heure, pas après soixante-douze semaines”, conclut le document.
L’Army Transformation Initiative symbolise donc un tournant : préparer, équiper et intégrer les capacités avancées avant le conflit, et non pendant.
