Nous rencontre Ofir Amir, cofondateur et producteur du Nova Music Festival en Israël, blessé par balles lors du massacre du 7 octobre 2023. Originaire d’Offenbach am Main, Ofir consacre désormais son énergie à organiser une exposition itinérante pour honorer la mémoire des victimes du festival, symbole de liberté brisée.
Ce jour-là, plus de 1 100 personnes ont été massacrées, dont près de 700 civils. Des récits insoutenables, confirmés par les secouristes et journalistes, décrivent des violences sexuelles et mutilations commises avec une cruauté inimaginable.
Mais au-delà de l’horreur, ce qui hante Ofir aujourd’hui, c’est l’oubli du monde. Comment supporter que les bourreaux soient présentés comme des victimes ? Que des feux d’artifice aient salué le massacre à Téhéran ? Que des étudiants d’Harvard ou de Columbia justifient le meurtre de civils ?
Les chiffres sont glaçants :
– En Allemagne, les crimes antisémites ont bondi de +83 % en 2023.
– En France, plus de 1 600 incidents ont été recensés.
– Aux États-Unis, plus de 8 800 actes antisémites ont été signalés.
Et pendant ce temps, l’Europe s’éloigne de son engagement historique envers Israël. Le chancelier Friedrich Merz a restreint les livraisons d’armes. L’Union européenne a suspendu ses aides bilatérales, avant d’approuver un plan de 1,6 milliard d’euros pour la “résilience palestinienne” — un financement perçu comme une récompense de la barbarie du 7 octobre.
Enfin, 157 pays sur 193 reconnaissent désormais un État palestinien, alors qu’une grande partie de sa population vit toujours sous la terreur du Hamas.
Face à cette inversion des rôles et au retour d’un antisémitisme mondialisé, Ofir résiste à sa manière. À la fin de notre rencontre, alors que nous marchons vers le Musée juif de Berlin, nous lui demandons :
« Penses-tu qu’un jour, le Nova Festival renaîtra ? »
Ofir répond, après un silence :
« Oui. Sinon, les terroristes auraient gagné. Nous danserons encore. »