La France a marqué une étape importante dans ses capacités de défense en testant avec succès le missile supersonique ASMPA mis à jour, capable de transporter une tête nucléaire. Cette annonce a été faite par le ministre de la Défense, Sébastien Lecornu.
Un test en vol réussi
Dans une déclaration sur la plateforme de médias sociaux X, Lecornu a confirmé qu'un avion de combat Rafale de l'Armée de l'Air a effectué le premier essai en vol du missile ASMPA amélioré.
"L'avion de combat Rafale des forces aériennes stratégiques vient de réaliser avec succès le premier essai en vol du missile nucléaire supersonique ASMPA mis à jour, sans ogive", écrit Lecornu.
Ce test de missile s’inscrit dans le cadre des exercices militaires Durandal, prévus du 13 mai au 14 juin. Lecornu a souligné que ce lancement réussi souligne la fiabilité des capacités de dissuasion nucléaire de la France.
La loi de programmation militaire prévoit l'allocation de 16 milliards d'euros jusqu'en 2030 pour reconstituer les stocks de munitions, 5 milliards d'euros pour l'achat de drones et 5 milliards d'euros pour le renseignement.
L'air-sol moyenne portée ASMP est un missile de croisière nucléaire à lancement aérien fabriqué par MBDA France. Dans la doctrine nucléaire française, elle est qualifiée d'arme « pré-stratégique », le « coup de semonce » de dernier recours avant l'emploi à grande échelle des armes nucléaires stratégiques lancées depuis les sous-marins.
Contexte de tensions nucléaires accrues
Le test de missile de la France coïncide avec des exercices militaires dans la Région militaire Sud de la Russie, axés sur la préparation et le déploiement d’armes nucléaires non stratégiques.
Selon le ministère russe de la Défense, ces manœuvres visent à « maintenir l’état de préparation du personnel et des équipements des unités pour le déploiement d’armes nucléaires non stratégiques afin de répondre aux provocations et d’assurer l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’État russe ».
Ces exercices ont pour toile de fond une série de déclarations menaçantes du président russe Vladimir Poutine concernant l’utilisation d’armes nucléaires.
Au début du conflit ukrainien, Poutine a placé les forces nucléaires russes en « alerte spéciale » et a ensuite menacé d’utiliser « tous les moyens disponibles » pour défendre les territoires occupés en Ukraine. Début 2023, il a suspendu la participation de la Russie au traité New START avec les États-Unis et annoncé le déploiement d’armes nucléaires tactiques en Biélorussie.