Israël et le Hamas ont accepté la première phase du plan de paix de Donald Trump pour Gaza, mais Jérusalem a exclu toute libération de Marwan Barghouti, figure emblématique du mouvement palestinien et prisonnier depuis plus de vingt ans.
Condamné à cinq peines de prison à vie, Barghouti, 66 ans, est considéré par Israël comme un « cerveau terroriste », mais demeure l’un des leaders les plus populaires parmi les Palestiniens. Selon plusieurs sondages, il devancerait largement Mahmoud Abbas et le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, s’il devait se présenter à une élection présidentielle.
Les autorités israéliennes ont confirmé que sa libération restait une ligne rouge, malgré les pressions du Hamas, qui souhaitait inclure son nom dans les échanges de prisonniers liés au cessez-le-feu.
« Les symboles du terrorisme, menés par Marwan Barghouti, ne seront pas libérés », a assuré Benjamin Netanyahu à son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir.
Pour les Palestiniens, Barghouti incarne l’unité et la résistance nationale, notamment depuis la rédaction du Document de réconciliation nationale des prisonniers en 2006, signé conjointement avec le Hamas et d’autres factions.
Mais depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas en octobre 2023, Barghouti est détenu à l’isolement, et selon sa famille, il subirait des traitements dégradants.
Des analystes, tels qu’Amjad Iraqi (International Crisis Group), estiment toutefois qu’aucun leader, pas même Barghouti, ne peut à lui seul résoudre la crise palestinienne actuelle, minée par la fragmentation politique et la perte de légitimité des institutions.
« On ne peut pas avoir un complexe du Messie avec Barghouti », résume Iraqi.
Pour le Hamas, exiger sa libération relevait surtout d’un symbole politique, destiné à montrer qu’il défend tous les Palestiniens, pas uniquement ses propres membres.