Le Sénat américain adopte un budget de défense record de 913,9 milliards $ pour 2026


Après plus d’un mois de blocage, le Sénat américain a enfin adopté, par 77 voix contre 20, sa version du National Defense Authorization Act (NDAA) pour l’exercice fiscal 2026. Ce texte colossal de 913,9 milliards de dollars fixe les priorités de défense des États-Unis et ouvre la voie à des négociations finales avec la Chambre des représentants, qui avait approuvé sa propre version le mois dernier.

Une percée après des semaines d’impasse

Sous l’impulsion du sénateur républicain Roger Wicker, président de la commission des forces armées, un accord a été trouvé entre démocrates et républicains pour examiner 17 amendements, répartis équitablement entre les deux camps.
« Nous ne pouvons plus retarder ce processus », a plaidé Wicker sur le parquet du Sénat, insistant sur la nécessité d’un débat ouvert plutôt qu’un compromis rédigé en petit comité.

Des amendements explosifs

Lors du marathon de votes de ce vendredi, les républicains ont rejeté un amendement démocrate qui aurait interdit d’utiliser des fonds publics pour modifier des avions étrangers — une mesure visant à empêcher la transformation d’un Boeing 747 offert par le Qatar en futur Air Force One.
Le chef de la majorité, Chuck Schumer, à l’origine de la proposition, a dénoncé un « gaspillage de centaines de millions de dollars d’argent public ».

La sénatrice républicaine Deb Fischer a toutefois mis en garde contre les effets collatéraux de cet amendement sur le programme Survivable Airborne Operations Center, qui repose sur deux Boeing 747 d’origine coréenne.

D’autres amendements démocrates — notamment ceux encadrant le déploiement de la Garde nationale sans l’accord des gouverneurs — ont également été rejetés.

Un rare moment d’unité

Dans un rare consensus bipartisan, les sénateurs Tom Cotton (R) et Kirsten Gillibrand (D) ont fait adopter un amendement renforçant les pouvoirs du Département de la Défense face aux menaces de drones au-dessus des bases militaires.
« Des centaines de drones ont été observés près d’installations sensibles », a rappelé Gillibrand, tandis que Cotton saluait une mesure qui « comble un vide juridique ».

Un autre amendement prolonge l’interdiction du retrait des bombardiers B-1 jusqu’à la fin de l’exercice 2030, afin d’éviter un vide capacitaire avant l’arrivée du B-21 Raider.

Prochaine étape : le compromis

Le texte part désormais en conférence entre le Sénat et la Chambre, où les divergences seront aplanies.
Parmi les points clés à trancher :

  • la réforme des acquisitions militaires, priorité commune des deux chambres ;

  • la différence de budget, le Sénat ayant voté 32 milliards $ de plus que la demande initiale du Pentagone et la version de la Chambre.

Bien que le NDAA ne fixe pas directement les dépenses, son montant record pourrait influencer les futures discussions budgétaires, notamment sur l’adoption ou non du plafond supérieur de dépenses défendu par le Sénat.

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