Le destroyer lance-missiles américain USS Winston S. Churchill (DDG 81) a mené, le 22 novembre 2025, une série d’opérations conjointes avec le patrouilleur guyanien GDFS Shahous (1039) au large de la côte orientale du pays, en mer des Caraïbes. Cette coopération s’inscrit dans un effort élargi de Washington pour renforcer sa présence maritime dans une zone marquée à la fois par l’instabilité régionale et par une activité soutenue de trafics illicites.
Selon les responsables américains, ce déploiement relève des missions du U.S. Southern Command et des priorités présidentielles visant à perturber les routes de narcotrafic et à renforcer la protection du territoire américain. La présence d’un destroyer de première ligne aux côtés d’un des plus récents navires de la Guyana Defence Force illustre l’importance stratégique que Washington accorde désormais au littoral sud-américain.
Le Département de la Guerre a précisé que l’opération fait partie d’un dispositif plus large destiné à améliorer la coordination avec des partenaires régionaux confrontés à des flux constants de trafics. Le Winston S. Churchill, doté de missiles guidés et de capteurs longue portée, mène régulièrement des missions d’interdiction maritime afin de repérer et de perturber les routes empruntées par les cargaisons de stupéfiants à destination de l’Amérique centrale et des États-Unis.
Le patrouilleur guyanien GDFS Shahous, qui opère près de la zone économique exclusive du pays, a participé à des manœuvres, exercices de navigation et tests de communication avec le destroyer américain. Ces entraînements permettent aux équipages d’améliorer le maniement des bâtiments, d’échanger leurs procédures et d’affiner leur coordination en cas de scénarios d’interception.
Dans un communiqué, le Département de la Guerre rappelle que les forces américaines déployées dans les Caraïbes sont engagées dans des missions visant à perturber les réseaux criminels transnationaux. Le recours à un destroyer souligne la priorité accordée à la sécurisation des voies maritimes empruntées par les trafiquants.
Cette coopération navale intervient par ailleurs dans un contexte de crispation géopolitique en Amérique du Sud. En 2023, le Venezuela a ravivé sa revendication sur la région d’Essequibo, riche en ressources et administrée par le Guyana. Caracas avait alors organisé un référendum controversé incluant la possibilité d’annexer le territoire. L’escalade avait été contenue grâce à une mobilisation diplomatique et militaire régionale, replaçant le Guyana au centre des préoccupations sécuritaires sud-américaines.
Le U.S. Southern Command rappelle régulièrement que sa mission dans la région repose sur la coopération navale, l’amélioration de la surveillance maritime et le soutien aux opérations antidrogue. La présence prolongée de la marine américaine en mer des Caraïbes s’inscrit dans une continuité opérationnelle vieille de plusieurs décennies, mais qui prend un relief particulier face aux tensions politiques et territoriales actuelles.
